Cañon de Colca

Depuis Arequipa, on repart un matin à 11h, en direction de Cabanaconde lieu de départ privilégié des marches dans le Cañon de Colca. Évidemment, vu qu’on souhaite se départir de la foule de touristes répartie dans les groupes, on opte pour une randonnée en solo. Après 6h30 de trajet, quelques nombreux arrêts pour charger et décharger du monde, nous voilà arrivés sur place où l’on s’est fait directement harcelés à la sortie du bus pour 1) payer notre droit d’entrée dans le parc et 2) aller dans un hôtel… où on se laissera finalement tenter… pas le choix pour la première option. 

Le lendemain, de bon matin, après un (petit) déjeuner à l’hôtel, et achat de provisions de nourriture pour nos dîners, nous voilà partis. Direction le hameau de Llahuar, tout au fond du canyon, soit près de 1300 mètres de dénivelé négatif. Chemin pas évident du tout, beaucoup de poussière et des pierres qui roulent dans tous les sens. À midi, on atteint le fond du canyon et on trouve un peu d’ombre pour grignoter et tremper les pieds dans la rivière. Une petite remontée et on atteint le village à 14h00; quatre heures de marche et une bonne heure de pause plus tard. On s’inquiète déjà de la façon dont on va occuper notre après-midi… c’était sans compter sur les bassins d’eau thermale (encore!) jouxtant les bungalows et sur notre rencontre avec Mathilde et Mathieu, deux jeunes lyonnais également en tour du monde. On a de quoi discuter du coup, et on passe un très bel après-midi à se compter nos histoires de voyage et à refaire le monde, complété par une bière en soirée… faut savoir se faire plaisir de temps en temps! C’est pour ça qu’on est retournés dans les bains chauds de nuit pour admirer les étoiles.

La journée du lendemain commence par une longue montée, en grande partie sur une route poussiéreuse… c’est pas ce qu’il y a de plus intéressant, heureusement les voitures ne sont vraiment pas nombreuses et le paysage nous fait oublier cet inconvénient. On pensait rejoindre l’oasis de Sangalle pour y passer la nuit, mais notre timing est plus rapide et on risque d’y être en début d’après-midi. Du coup, on se dit qu’on va prolonger un poil en passant par les villages de Malata et San Juan, au fond du canyon et rejoindre ensuite notre point de chute pour la nuit. Difficile de se repérer en arrivant tout en bas, car il y a de la végétation et des sentiers dans tous les sens. Une petite dame se veut rassurante et nous dit de ne surtout pas passer par là car on risque de s’y perdre. Bon, du coup, on rebrousse chemin jusqu’à Malata (en remontant ce qu’on est descendus!), pour retrouver la bifurcation menant à Sangalle… où l’on retrouve dès notre arrivée nos amis français, pour une petite tête dans la piscine, cette fois-ci non chauffée! Re-bières, en jouant au Uno de poche. Il nous faut du courage pour demain!

Départ à 7h00, pour limiter l’impact du soleil et du cagnard qui tape au fond du canyon. Chance, quelques nuages se pointent et nous permettent de grimper sans trop souffrir de la chaleur. 1200 mètres de montée, avalés en 2h à peine. Un peu rude, mais un brin d’entraînement pour la suite de nos treks péruviens ne nous fait pas de mal. On va ensuite récupérer notre matos supplémentaire abandonné à l’hôtel et, pour la première fois, on devra payer quelque chose pour la garde de notre équipement. Pas glop, surtout que nous y avions passé la nuit et mangé! En début d’après-midi, reprise d’un bus pour le retour à Arequipa où on attendra quelques heures au terminal pour prendre un bus de nuit à destination de Cuzco. Rude journée, mais ce n’est pas pour autant qu’on aura réussi à dormir dans le bus…

PS : le Cañon de Colca est réputé pour être l’un des plus profonds au monde et pour posséder des condors dans leur milieu naturel. On croyait en avoir aperçu au débit de notre balade… mais l’agrandissement de la photo nous a prouvé le contraire. Zut!

À très bientôt pour de nouvelles aventures en terres incas…

Arequipa

Comme on l’avait écrit, arrivée en fin de journée! Et quelle fin de journée… depuis la station de bus, on se rend en taxi au centre-ville. Oui, ce n’est pas loin, mais on a une autre idée pour la suite du programme que de marcher. On trouve un hôtel vraiment sympa, avec une jolie cour intérieure et une terrasse sur le toit, avec vue sur les montagnes alentours, dont le célèbre volcan Misti qui surplombe la ville de toute sa hauteur.

Pour en revenir à notre programme, directement après avoir posé nos affaires, on part visiter le Monasterio Santa Catalina. Quel empressement vous dites-vous… oui, mais c’est mardi… et le mardi, le monastère est ouvert en soirée et éclairé à la bougie et avec des lampes à huile. Du coup, quitte à se bouger un peu, on s’est dit qu’il ne fallait pas louper cela. Et on n’a pas été déçus! C’était vraiment magique de parcourir les vieilles ruelles de cette petite ville dans la ville, de flâner sur les placettes et dans les cloîtres, d’espionner les anciennes cellules des nonnes ou de ressentir l’odeur des pâtisseries réalisées antan par les habitantes. 

Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une trentaine de soeurs habitant dans le monastère à l’abri des regards, mais il y en avait près de 170 (plus leurs servantes) durant les quatre derniers siècles. Fait intéressant, jusqu’en 1985, année de visite du pape Jean-Paul II, les résidentes n’étaient autorisées ni à sortir de l’enceinte du monastère, ni à parler. On en connaît pour qui cela aurait été bien compliqué… Bref, l’ambiance et le lieu nous ont beaucoup plu! Pas de changements pour le souper, on continue sur notre lancée des p’tits bistrots typiques où l’on mange un menu (soupe, plat = segundo, boisson) pour l’équivalent de CHF 3.00.

Le jour suivant, après un déjeuner gargantuesque ensoleillé dans la cour de l’hôtel, on part en visite dans le centre-ville. Arequipa est elle aussi surnommée la ville blanche (comme Sucre), grâce de la couleur de ses bâtiments, qui lui a également permis d’être inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, une grande partie de ceux-ci, du moins les anciens édifices du centre, sont construits avec une pierre volcanique de couleur blanche tirant légèrement sur le gris (le sillar). Un peu chauvins et fiers de ce fait, les arequipeños disent volontiers de leur ville que « La lune a oublié d’emporter la ville lorsqu’elle s’est séparée de la Terre ». On a traîné un peu sur la Plaza de Armas, admiré la très belle cathédrale et dîner au marché local où l’on a dégusté quelques figues excellentes et un chicha, un jus de maïs jaune ou violet très très très sucré. 

L’après-midi a été l’occasion d’une visite culturelle au Museo Santuarios Andinos. C’est dans celui-ci que l’on peut voir la momie de la célèbre princesse des glaces « Juanita ». Cette jeune fille de 13 ans à été découverte en 1995 par un groupe de chercheurs, ainsi que divers autres objets. Il s’agit de la momie la mieux conservée des 18 retrouvées sur les sites incas, qui datent de près de 500 ans! Il semblerait que les Incas, pour se prémunir des catastrophes naturelles, réalisaient des sacrifices humains aux sommets de montagnes et notamment de jeunes garçons ou jeunes filles. Par ce sacrifice, ces derniers accédaient au domaine des Dieux et devenaient eux-mêmes des « demis-Dieux ». C’était très instructif, mais quand même un peu glauque au moment de voir la momie enfermée dans son caisson à -20°…

Pour la fin de journée, un tour vers le mirador du quartier de Yanahuara, où l’on pensait pouvoir déguster une « chupe de camarones », soupe piquante avec des grosses crevettes. Après avoir vainement vadrouillé dans les ruelles sans succès, on se tournera vers un restaurant un peu plus touristique, mais qu’est-ce que c’était bon!

Puno

​Départ de Copacabana et 30 minutes plus tard, on atteint déjà la frontière boli-péruvienne. Aucun problème pour le passage, on obtient notre timbre de sortie au guichet bolivien… puis celui d’entrée du côté du Pérou. Encore quelques heures de route en bordure du lac Titicaca pour rejoindre la ville de Puno. Cette dernière est connue pour ses îles flottantes en roseaux, ultra-touristiques… par contre, on se demande si l’argent dépensé par les touristes revient réellement aux habitants de ces îles, qui ressembleraient plus à un zoo humain… On a déjà donné (et regretté!) en la matière en allant visiter les villages de pêcheurs au Cambodge. Du coup, très peu pour nous! 

On se contentera d’une balade jusqu’au bord du lac, où l’on pourra admirer des flamands (mais bon… ça devient courant, diront les blasés!) et de magnifiques pédalos qui feraient pâlir d’envie les enfants neuchâtelois, le tout en mangeant une glace. Tour au centre-ville pour voir la cathédrale, la plus vieille maison, la rue piétonne et visiter le musée de la coca et des costumes, sur lequel on avait fait l’impasse à La Paz. Au final, il s’est révélé très intéressant, tant sur l’histoire que les vertus de cette petite feuille sacrée. En prime, on a même eu droit à une infusion et à divers petits cadeaux! On a soupé dans un bistrot à deux pas de notre hôtel où il doit y avoir au maximum 5 touristes par année, vu les sourires amusés des clients présents à notre entrée… 

Le jour d’après, à la première heure, on retourne au terminal des bus en vue de se rendre à Arequipa. Ça semble un peu compliqué, puisqu’une dame nous dit dès notre arrivée que les bus du jour sont annulés en raison d’une grève, qu’il peut y avoir des blocages sur la route, et que seuls les bus de nuit circulent… Heureusement, deux jeunes oreilles ont entendu l’histoire et leur propriétaire nous glisse discrètement d’aller voir à une autre compagnie… où il y a effectivement des bus. On se décide quand même à tenter l’affaire! Pas de problèmes sur la route, si ce n’est de nombreux arrêts pour charger/décharger du monde et plusieurs contrôles de police, dont un où les sacs ont été fouillés. De beaux paysages en route et pleins de troupeaux de lamas et de vigognes, des vendeuses qui entrent dans le bus et crient le nom de leurs victuailles, ou encore, un petit monsieur, ramassé par le bus au milieu de nulle part, qui s’avère être au final un vendeur de glaces… complètement improbable! On arrive en fin de journée à destination.

Copacabana (Lac Titicaca)

​Depuis La Paz, on prend un bus en milieu de journée en direction de Copacabana. Les problèmes de El Alto ne sont, semble-t-il, toujours pas réglés, puisque l’on fait à nouveau de nombreux détours pour traverser la ville. On arrive sur place en fin d’après-midi. Juste le temps de déposer nos sacs, d’admirer la cathédrale au passage (ainsi que les restes du baptême des voitures) et de monter au sommet du mirador pour voir le coucher du soleil… bien nuageux ce soir-là. En redescendant, fête en ville, avec de nombreuses personnes vêtues de leurs habits du dimanche. Musique à plein tube, bières coulant à flots et des messieurs urinant à tous les coins de rue! On regarde un moment (la fête… pas ces messieurs!), très sympa. Puis, la spécialité de cette partie du pays étant la truite, on soupe avec un menu poisson, en tête-à-tête, dans un bistrot avec cheminée.

Impossible d’être à Copacabana, sans prévoir une excursion sur les eaux du Lac Titicaca. On a jeté notre dévolu sur une marche sur les crêtes de l’Isla del Sol. Alors oui, c’est blindé de touristes… mais c’est vraiment super beau! Même si la couleur de l’eau et les plages de sable fin invitent à la baignade, on ne s’y est pas risqué vu le vent ambiant et la température assez fraîche! Belle journée de balade, dans des paysages assez secs et arides, avec de grands eucalyptus et quelques ruines incas. On a pique-niqué au point culminant de l’île et fait l’aller-retour sur le toit du bateau pour profiter de la vue. C’était vraiment très chouette! Surprise à notre retour en ville, Anaïs et Antoine nous attendent pour boire une bière sur une terrasse (on s’était déjà croisés sur l’île…). Elle sera suivie d’une truite dans une des gargotes du bord de l’eau et des au revoir, cette fois-ci définitifs, puisque l’on s’en va le lendemain au Pérou!

Cette dernière étape termine en beauté notre découverte de la Bolivie. Que de changements pour nous et, surtout, nos tous premiers pas en Amérique du sud. Alors forcément, oui, on s’émerveille un peu de tout… de la beauté et de la diversité des paysages, de la gentillesse des gens (en général…), de notre capacité à nous débrouiller en espagnol;)… même si on se rend compte, à nouveau, de la chance que l’on a d’être nés et de vivre en Suisse. Souvenir bien présent en Asie, un peu mis de côté en Australie et Nouvelle-Zélande, il ressort à nouveau fortement ici! Difficile de ne pas s’en convaincre lorsque l’on discute avec les gens des conditions de vie (sécurité, travail, droits, éducation, etc.) et que l’on voit les travailleurs à l’ouvrage. Une très belle découverte et un vrai coup de coeur « paysager » et culturel pour ce pays 😍

La Paz (Huayna Potosi)

​Après être arrivés dans la ville de Uyuni, fin de notre périple de 5 jours, on a directement réservé nos bus. Greg et Marie pour le Chili le lendemain matin et nous, pour le soir, direction La Paz. On a un peu glandouillé l’après-midi (coupe de cheveux pour Olivier, cadeau des amis), avant de se séparer après avoir dégusté un dernier plat ensemble. Rien à signaler de particulier pour notre trajet de nuit, si ce n’est qu’on est arrivés à destination à 4h00. Du coup, attente dans la gare routière jusqu’au lever du jour, puis déjeuner dans la rue (cake à l’orange et chocolat chaud), avant de retourner au même hôtel que celui où nous avions dormi la première fois… sur qui est-ce que l’on tombe dès notre arrivée? Hé oui, Antoine et Anaïs qu’on avait rencontré à Tupiza! Après un peu de repos, balade tous les quatre en ville (calle Jaen avec ses bâtiments coloniaux, mirador du Kilikili), puis passage par quelques agences pour organiser une sortie en montagne. On trouve notre bonheur et le départ pour l’expédition de deux jours au Huayna Potosi est programmée pour le lendemain.

Déjeuner sur la terrasse de l’hôtel, auprès duquel nous laissons nos affaires superflues. 9h, rendez-vous devant l’agence, où l’on fait connaissance des guides (Rachel, Mario et Rodrigo) et de Jason, qui vient du Colorado, et nous rejoint pour l’ascension. En quelques heures de bus, on arrive au camp de base, où l’on dîne et prend possession de notre matériel. Tout y est : veste/pantalon chauds, sous-vêtements thermiques, pull polaire, gants, chaussures et le matériel d’alpinisme (baudrier, casque, piolet et crampons).

C’est bien chargés qu’on commence la montée jusqu’au refuge où nous allons passer la nuit à 5200 mètres d’altitude. A notre arrivée, un p’tit grignotage et à 17h, il est déjà l’heure de souper… au lit à 18h, pour un réveil sur le coup de 23h30, pour ceux qui sont parvenus à dormir. Il y a de l’orage, du vent, une tempête de neige… On s’équipe quand même, on mange une brin, et finalement, le temps s’étant amélioré, départ pour l’ascension à 00h30.

Trois cordées sont formées… rude début de montée pour nous deux, puisque notre guide se trompe de chemin et que, bien qu’étant partis en premier, on se retrouve après environ 1h en dernière position. Montée avec quelques passages techniques, sur glacier et dans des pierriers, avec parfois des cordes fixes. Le rythme est rapide, peut-être un poil trop. Elodie qui n’a pas dormi et peu déjeuné ne se sent pas bien et préfère redescendre à 5900 mètres. Changements de cordées… elle rejoint Antoine, alors qu’Olivier se joint à Jason. La montée continue pour ces derniers encore 1h30 environ avant d’attendre le sommet, à 6088 mètres, après une arête vertigineuse mixte pierres/glace. La vue n’est pas incroyable car le brouillard persiste, mais le bonheur d’être arrivés en haut compense cela! 

Tout le monde se retrouve ensuite au refuge pour une bonne soupe à 8h30. Peu après, on entame la descente jusqu’au camp de base, où on reprend un bus jusqu’à La Paz. Retour à l’hôtel, une bonne douche chaude, une petite sieste et tour au marché local pour les derniers achats boliviens! On soupe tous les 4 dans un repère à gringos pour se remettre de nos émotions… pas de folies, car tout le monde est naze. Le lendemain matin : départ pour Copacabana, dernière étape bolivienne, au bord du lac Titicaca.

5 jours dans le Sud Lipez et le Salar d’Uyuni 

​C’est excités comme des puces qu’on est partis tous les 4 (Greg et Marie + nous deux) depuis Tupiza, accompagnés de notre chauffeur/guide Denis et de son épouse Pamela (la cuisinière) dans un 4×4! 

Pendant 5 jours, on a pris la direction du Sud Lipez puis du Salar d’Uyuni pour des expériences et des moments inoubliables. Difficile de décrire nos activités et ce que nous avons vu jour après jour… car il y aurait bien trop de choses à décrire. Mais vu que les images parlent parfois mieux que des mots, on vous laisse découvrir les (quelques…) photos ci-dessous! 

Dans les grandes lignes, on a parcouru des paysages très diversifiés, passant de lagunes colorées à des déserts arides, puis à de petites oasis ou à des paysages volcaniques. Dans les moments particuliers, on a gravi le deuxième jour (avec un guide local, Aurelio et un italien, Francesco), le sommet du volcan Uturuncu qui culmine à 6028 mètres d’altitude! Une sacré belle expérience, où l’on a pu se rendre compte de la difficulté de réaliser un effort à cette altitude. Pas de problème de mal des montagnes en montant, mais un mal de tête collectif pour la soirée… descente trop rapide? trop longtemps au sommet (on y a pique-niqué)? On ne sait pas! 

Autres moments sympas :

– une baignade dans des sources d’eau chaude, aménagées à plus de 4000 mètre dans une eau frisant les 40°. 

– voir des animaux… des centaines de flamands roses, des autruches (une fois avec 12 petits), des lamas, des vigognes, des viscatches (sorte de gros chinchillas) et même un renard.

– ou encore, le dernier jour, profiter du lever de soleil sur le Salar d’Uyuni.

Pour les repas, tout était préparé parfaitement par notre cuisinière (qui s’est même réveillée à 3h du matin le dernier jour pour avoir le temps de préparer nos repas). On a été gâtés côté nourriture, tant en qualité qu’en quantité, puisqu’il y a bien des fois où il nous a été difficile de terminer… Nous avons dormi dans des refuges et, l’ultime nuit, dans un hôtel de sel. Le chauffeur/guide était également très professionnel et répondait à toutes nos questions. On a choisi l’agence organisatrice par hasard et il s’est avéré que nous étions les tous premiers clients! La propriétaire avait déjà de nombreuses années d’expérience comme employée dans une autre agence et nous a semblé très pro’… c’est seulement après quelques temps, en demandant à notre guide, qu’on a compris pourquoi on avait reçu une bouteille de rouge au départ et pourquoi la propriétaire avait insisté pour faire des photos avec nous (on sera de nouveau dans un dépliant publicitaire) et s’est signée plusieurs fois lorsque l’on est partis.

Ça a vraiment été de très beaux moments, dans un cadre magnifique, avec des paysages fantastiques… parmi les plus beaux que nous ayons vu depuis le début de notre périple. On s’en est mis pleins les yeux! Bien plus que ce que l’on s’était imaginé au départ. Fan des grands espaces et des beaux panoramas… vous savez ce qu’il vous reste à faire!

On en profite pour envoyer à travers la frontière « chilivienne » un tout grand MERCI à nos deux acolytes de Bolivie, Greg et Marie, pour les magnifiques moments passés avec eux. Ça a été génial de vous revoir à l’autre bout du monde et de partager un brin de votre voyage… même si les au revoir n’ont pas été faciles! Merci les amis pour ces aventures inoubliables, ces moments de complicité et pour votre bonne humeur. Hasta luego y todo el mejor para ustedes durante su viaje en Chile y Argentina (y en otros paises!) 😘

Jour 1


Jour 2


Jour 3


Jour 4


Jour 5

Tarija, Tupiza

​Après une nuit mouvementée dans un bus semi-couchette, on arrive à Tarija en ce jour d’anniversaire. Pour commencer, un café s’impose dès notre arrivée; on doit pouvoir être réveillés encore un moment. Direction le centre-ville à pied pour se dégotter un hôtel dans notre budget de routards… un poil laborieux, mais on trouve finalement un chouette logement tout près de la place principale. Déjeuner au marché central, accompagné d’un jus de fruits frais dans la rue, avant d’aller réserver une excursion dans les environs pour l’après-midi… geste sympa de la gérante, qui offre un rabais à Olivier en ce jour spécial! Ensuite, on fait un tour en ville, où l’on verra diverses églises, le Castillo Azul, la place Luis de Fuentes (« Louis de Funès » pour les francophones que nous sommes) et un mirador, depuis lequel on profite d’une belle vue. Retour à l’hôtel pour prendre possession de nos chambres (en nettoyage le matin) et une petite douche rapide. Départ de la ville, accompagné de notre guide et de deux locaux, direction les caves des environs. On a commencé par deux visites de caves industrielles. La première avec… tadam… un seul et unique rosé à déguster et la deuxième, un singani (alcool bolivien de raisin, ressemblant à une grapa) mais encocktailé, avec du citron et de la limonade… un brin dommage. Pour la suite des visites, il s’agissait de caves artisanales, où l’on a dégusté respectivement : 10 vins et 1 singani, puis 6 vins et 1 singani. Par contre, les vins sont très (trop) doucereux… et même le palais des filles a fini par être écoeuré. On est quand même repartis avec deux bouteilles pour les apéros! Sur le chemin du retour, arrêt pour voir le canyon de Angostura, l’une des sept merveilles de la ville nous dit-on. Souper dans un très beau restaurant (espagnol) sur la terrasse, où on s’est régalé. Une belle journée d’anniversaire!

Le lendemain, déjeuner à l’hôtel, complété par un jus au marché… on ne s’en lasse pas! On prend ensuite un taxi (30 min d’attente du minibus, qui est arrivé quand on embarquait…), pour rejoindre le lac San Jacinto. On espérait pouvoir s’y baigner, mais la couleur et l’odeur de celui-ci ont finalement fait reculer tout le monde. On a quand même fait une balade au bord de l’eau et grignoté un fruit en admirant les flamants roses. Sur le chemin du retour, arrêt dans une gargote pour le dîner. À notre retour en ville, on va voir la Casa Dorada, bâtiment célèbre figurant sur le billet de 20 bolivianos. Il s’y trouve un festival de théâtre et une pièce est jouée peu après par une classe d’étudiants. Du coup, on s’installe et on profite de parfaire notre écoute de l’espagnol. On doit avouer que l’on n’a pas tout compris, mais c’était quand même très sympa. Suivra un tour au musée de paléontologie (où il y a des squelettes impressionnants de dinosaures, des momies et des pierres précieuses), puis plusieurs partie de Uno, accompagnées comme il se doit d’un apéro. On termine la journée par un souper dans un groupement de guinguettes de rue, sous les yeux attentifs de cinq chiens.

Tarija


Le matin suivant, on prend le bus direction la ville de Tupiza. Un trajet long et cahoteux sur une route non-bitumée, légèrement accidentée, où l’on a même vu un car au fond du ravin… rassurant! Un premier arrêt express de 20 min pour le dîner, puis un second en fin d’après-midi à 3 km de notre destination. La route est bloquée par des chauffeurs de taxi mécontents et il est impossible de savoir quand ça sera débloqué. Du coup, c’est sac sur le dos, accompagnés d’Anaïs et Antoine, deux français rencontrés sur la route, qu’on arrive à Tupiza. On se fait directement accoster par un jeune qui nous propose un hotel… qui correspond pile-poil à ce qu’il faut! Avant le souper, on va dans une agence réserver notre excursion de 5 jours dans le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni. Ambiance particulière, car les rues de la ville sont également bloquées de part et d’autre par des collectivos.
On débute cette nouvelle journée par un tour au marché pour l’achat de quelques provisions. Ensuite, on part à pied à six pour une marche dans les environs. Passage par de jolis coins, bien différents que ce que l’on a pu voir jusqu’à présent : Puerta del Diablo, Valle de los Machos, Cañon del Inca où l’on pique-nique avec un peu d’ombre. Pendant que les quatre rentrent par le même chemin, on prolonge un poil en passant par une autre petite vallée, Petroglifos, avant le retour par la décharge du bled… c’était une très chouette balade, de beaux paysages, du rouge, des formations rocheuses, de grands cactus et quelques chèvres. Souper dans un bistrot typique aux meubles en bois de cactus, au son du match Venezuela-Bolivie (score de 5-0 au moment de notre départ, pas la grande ambiance du coup)… C’était dans les rues qu’il fallait être! Une fête estudiantine s’y déroulait et il y avait un grand nombre de guggenmusik, accompagnées de danses traditionnelles. On se couche pas trop tard, car demain, c’est le grand départ pour notre excursion de 5 jours. On se réjouit d’y être et de s’en mettre plein les mirettes!

Tupiza

Potosi

​Après environ deux heures de taxi, on arrive à Potosi vendredi en fin d’après-midi. Directement devant l’hôtel qu’on avait repéré au préalable, c’est parfait. La ville est reconnue internationalement (et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO) pour sa montagne minière, regorgeant d’argent, de zinc, de plomb et d’étain, notamment. Les mines, qui sont exploitées depuis plus de 400 ans, sont toutes regroupées sur ladite montagne et s’entassent sur 17 étages au total. Un vrai gruyère où il y a déjà eu, sur le sommet, des écroulements! Malgré cela, ça nous intéresse vraiment de faire une visite des lieux, même si cela passe un peu pour du voyeurisme quand il y a des personnes au travail. Du coup, on profite d’aller voir dans une agence pour réaliser une excursion le jour d’après dans les mines de la ville. Un tour au centre en fin de journée , avec une belle lumière rasante, et un souper dans un bistrot local avant d’aller se coucher… la nuit précédente – la dernière à Sucre – avait été courte! 

Le lendemain, on se réveille de bonne heure et on trouve un stand au marché pour le déjeuner. On retrouve ensuite nos guides pour l’excursion dans les mines. Deux guides pour nous quatre : on est gâtés! On a commencé par un tour au marché des mineurs, où il y a tout pour qu’ils puissent s’équiper, y compris des bâtons de dynamite, dont la vente n’est absolument pas réglementée… un enfant pourrait en acheter! Comme il est de coutume pour les touristes qui se rendent dans les mines, on achète quelques provisions: des boissons et des feuilles de coca que l’on distribuera. On est ensuite équipés des pieds à la tête pour la visite avant que les choses sérieuses ne commencent. Une balade de deux heures dans des couloirs étroits et très bas… On rencontrera finalement peu de mineurs car il s’agit d’une semaine spéciale en raison de la fête des morts et qu’il y a peu de monde présent. Seul un groupe de 4-5 mineurs, transportant un chariot d’une tonne! La visite a quand même été très instructive grâce aux explications de nos deux accompagnants. L’après-midi sera consacré à une visite guidée de la Casa de la Moneda. Il s’agit d’un bâtiment maintenant classé au patrimoine, où étaient frappées les pièces de monnaies boliviennes et d’antan, ceci jusqu’en 1971.

Le jour suivant, on part en collectivo direction un petit bled. Depuis là, une marche de vingt minutes environ nous mène jusqu’à un joli lac aux eaux thermales à 30°, le Lago del Inca. Ça aurait été le pied de se baigner… mais on apprend en arrivant que le jour d’avant une personne s’y est noyée et, pire encore, que le corps n’est pas réapparu… pas de baignade… On fera finalement une balade un peu plus longue en plein cagnard, notamment jusqu’à un bassin aux eaux bouillonnantes (Ojo del Inca), en trouvant juste un poil d’ombre sous un arbre peu feuillu pour manger notre pique-nique. En revenant en ville, on fait un saut au terminal des bus pour réserver nos places dans le bus de nuit à destination de Tarija, puis un petit tour dans un marché de rues. On galère ensuite un peu pour trouver un endroit pour souper… retour à l’hôtel pour reprendre nos sacs et on retourne au terminal pour attraper notre bus, qui arrive au final avec 1h30 de retard. Juste après le départ, on ouvre une bouteille de rouge, cadeau de Marie et Greg, pour fêter avec un peu d’avance l’anniversaire d’Olivier le lendemain. Ça aidera à passer la nuit… sur des sièges semi-couchette! 

Hasta pronto y muchos bezos a todos 🙂

Sucre, deux semaines de plus

​Les semaines se suivent et se ressemblent pour nous en ville de Sucre. Comme pour la première semaine, on a continué avec des cours intensifs de quatre heures chaque matin… et presque autant de devoirs durant l’après-midi. On a eu la chance de pouvoir passer ces deux semaines supplémentaires dans une famille, en compagnie de nos deux acolytes Greg et Marie, ainsi que de trois autres étudiants de l’école Jeremy (Canada), Erik (Suède) et Rozzie (Angleterre). On a eu beaucoup de plaisir tous les sept, même si ça faisait pas mal de personnes pour la famille. Une petite chambre avec vue sur un jardin, déjeuner dans une jolie pièce lumineuse et remplie de plantes, un bel endroit! Durant le repas de midi, on profitait d’être « en famille » pour discuter en espagnol et poser des questions sur la vie en Bolivie, ça nous a vraiment plu de partager ces moments.

Pour occuper nos journées, on est retournés quelques fois au cinéma, on a pris un cours de salsa un soir (grosse pensée pour vous Fougère et Vio), refait des cours de cuisine… langue et queue de vache… et joué quelques soirées au wallyball, le volley bolivien. Même chose que chez nous, sauf qu’il est possible de jouer avec les murs.

Durant le week-end, on est allés le samedi dans la maison de campagne de la famille qui se trouve dans un village a environ 1h de route. Vu qu’il n’y avait pas de place pour tous le monde dans la jeep familiale, les garçons de la maison sont partis en taxi en s’entassant avec la grand-maman, pendant que les filles faisaient de même dans la jeep. Sur place, on a pique-niqué, fait une balade dans les alentours avec Camilla comme guide et les garçons ont piqué une tête dans l’eau translucide (… voyez la photo…) de la rivière. Suivront plusieurs parties endiablées de Uno sur la terrasse, où l’on aurait pu croire que certains y jouaient leur vie. 

Dimanche, on est partis pour voir les sept cascades. Une heure en collectivo et un peu de marche pour rejoindre le point d’eau où personne ne s’est baigné au final. Sans le soleil, il ne faisait pas super chaud et ça ne nous tentait plus trop. Arrêt au marché Campesino au retour pour les achats afin de préparer le souper du soir, tandis qu’Olivier rentrait directement… de petits problèmes avec, semble-t-il, le souper du soir d’avant.
Rien de particulier à signaler pour le reste sauf… LA fête des morts ou « Fiesta de los muertos » qui se tient généralement sur deux journées. Le 1er novembre, où les gens se rendent au cimetière, afin de garnir les tombes des défunts de différentes décorations, fleurs et nourriture, le tout dans une ambiance pas du tout triste. Il y avait des gens qui rigolaient, en famille, des enfants également et ça a été un très beau moment que de pouvoir vivre cela. On a également vu des enfants généralement pauvres (qui vivent à la campagne) qui priaient devant certaines tombes et qui reçoivent de la famille, en échange et en remerciement, un peu de nourriture ou quelques pièces. Le 2 novembre est le jour où les âmes des défunts sont présentes… elles ne remontent au ciel qu’à 12h pile. Pour cela, elles utilisent les échelles de pâtes confectionnées par les famille et disposées sur les tumbas (il s’agit d’un autel en mémoire des défunts, où sont également disposés de la nourriture, des fleurs, des photos, des décorations ou autres choses se rapportant à la personne décédée). Comme de coutume, on a mangé tous ensemble, avec la famille au grand complet un plat de « mondongo ». C’est la spécialité de la ville: du porc (ou du poulet pour les plus difficiles) avec une sauce piquante, des patates et du maïs. Vraiment bon!

Journée animée également le dernier jeudi, puisqu’on s’est rendus au service de l’immigration pour la prolongation de notre visa (l’initial est de 30 jours et on va faire un poil plus) et qu’on a parcouru la ville dans tous les sens pour trouver de petits présents pour la famille et nos professeures! Avant de terminer notre dernière soirée à Sucre dans un bar du centre-ville. Vendredi a été une journée d’adieu riche en émotions… d’abord à l’école, puis avec la famille et les trois autres étudiants.

On a gardé de très beaux souvenirs de la ville de Sucre, rencontré des personnes merveilleuses avec qui on a vécu en famille pendant deux semaines. On a bénéficié de cours d’excellente qualité (pas tout à fait bilingues, mais pas loin;)) avec des professeures privés attentives et disponibles et participé à de chouettes activités avec l’école (cuisine, wallyball, etc.). En plus, l’ambiance de la ville nous a vraiment plu. On a aimé son atmosphère calme et paisible, son architecture toute blanche, les différents lieux visités, ainsi que l’ambiance lors des jours précédents et durant la « Fiesta de los muertos ». Ça a été une très belle expérience, enrichissante, dont on se rappellera pendant très longtemps!