Depuis Arequipa, on repart un matin à 11h, en direction de Cabanaconde lieu de départ privilégié des marches dans le Cañon de Colca. Évidemment, vu qu’on souhaite se départir de la foule de touristes répartie dans les groupes, on opte pour une randonnée en solo. Après 6h30 de trajet, quelques nombreux arrêts pour charger et décharger du monde, nous voilà arrivés sur place où l’on s’est fait directement harcelés à la sortie du bus pour 1) payer notre droit d’entrée dans le parc et 2) aller dans un hôtel… où on se laissera finalement tenter… pas le choix pour la première option.
Le lendemain, de bon matin, après un (petit) déjeuner à l’hôtel, et achat de provisions de nourriture pour nos dîners, nous voilà partis. Direction le hameau de Llahuar, tout au fond du canyon, soit près de 1300 mètres de dénivelé négatif. Chemin pas évident du tout, beaucoup de poussière et des pierres qui roulent dans tous les sens. À midi, on atteint le fond du canyon et on trouve un peu d’ombre pour grignoter et tremper les pieds dans la rivière. Une petite remontée et on atteint le village à 14h00; quatre heures de marche et une bonne heure de pause plus tard. On s’inquiète déjà de la façon dont on va occuper notre après-midi… c’était sans compter sur les bassins d’eau thermale (encore!) jouxtant les bungalows et sur notre rencontre avec Mathilde et Mathieu, deux jeunes lyonnais également en tour du monde. On a de quoi discuter du coup, et on passe un très bel après-midi à se compter nos histoires de voyage et à refaire le monde, complété par une bière en soirée… faut savoir se faire plaisir de temps en temps! C’est pour ça qu’on est retournés dans les bains chauds de nuit pour admirer les étoiles.
La journée du lendemain commence par une longue montée, en grande partie sur une route poussiéreuse… c’est pas ce qu’il y a de plus intéressant, heureusement les voitures ne sont vraiment pas nombreuses et le paysage nous fait oublier cet inconvénient. On pensait rejoindre l’oasis de Sangalle pour y passer la nuit, mais notre timing est plus rapide et on risque d’y être en début d’après-midi. Du coup, on se dit qu’on va prolonger un poil en passant par les villages de Malata et San Juan, au fond du canyon et rejoindre ensuite notre point de chute pour la nuit. Difficile de se repérer en arrivant tout en bas, car il y a de la végétation et des sentiers dans tous les sens. Une petite dame se veut rassurante et nous dit de ne surtout pas passer par là car on risque de s’y perdre. Bon, du coup, on rebrousse chemin jusqu’à Malata (en remontant ce qu’on est descendus!), pour retrouver la bifurcation menant à Sangalle… où l’on retrouve dès notre arrivée nos amis français, pour une petite tête dans la piscine, cette fois-ci non chauffée! Re-bières, en jouant au Uno de poche. Il nous faut du courage pour demain!
Départ à 7h00, pour limiter l’impact du soleil et du cagnard qui tape au fond du canyon. Chance, quelques nuages se pointent et nous permettent de grimper sans trop souffrir de la chaleur. 1200 mètres de montée, avalés en 2h à peine. Un peu rude, mais un brin d’entraînement pour la suite de nos treks péruviens ne nous fait pas de mal. On va ensuite récupérer notre matos supplémentaire abandonné à l’hôtel et, pour la première fois, on devra payer quelque chose pour la garde de notre équipement. Pas glop, surtout que nous y avions passé la nuit et mangé! En début d’après-midi, reprise d’un bus pour le retour à Arequipa où on attendra quelques heures au terminal pour prendre un bus de nuit à destination de Cuzco. Rude journée, mais ce n’est pas pour autant qu’on aura réussi à dormir dans le bus…
PS : le Cañon de Colca est réputé pour être l’un des plus profonds au monde et pour posséder des condors dans leur milieu naturel. On croyait en avoir aperçu au débit de notre balade… mais l’agrandissement de la photo nous a prouvé le contraire. Zut!
À très bientôt pour de nouvelles aventures en terres incas…